Les défis de la communication
Elle : Pourquoi est-il fâché contre moi? Nous avons discuté de l’importance de l’éducation pour nos enfants dans le contexte actuel. Comme enseignante, ce sujet me passionne. Ce fut très intéressant.
Lui : Pourquoi tenait-elle à m’humilier? Je n’ai pas eu la chance d’étudier longtemps, et je n’avais pas les moyens d’aider mes enfants à étudier. Son discours m’a profondément atteint.
Pourquoi vivons-nous ce genre de malentendus? Comment se fait-il qu’une même conversation entre deux personnes soit interprétée aussi différemment?
Pourquoi un échange qui se voulait bienveillant se transforme-t-il en combat? Le rapport à l’autre est à la fois un besoin fondamental et un défi de tous les jours.
Comment se fait-il que, même en parlant la même langue, la communication demeure un enjeu important dans nos relations interpersonnelles?
La communication
Pour entrer en relation avec l’autre, nous devons communiquer régulièrement. Nous le faisons presque machinalement : en croisant un collègue au café, en cherchant un produit auprès d’un commis d’épicerie ou en saluant le voisin. Certaines de ces situations portent peu à interprétation et tout se passe généralement bien.
Mais une fois à la maison, autour du repas, ou entre amis, nous nous engageons dans une communication plus importante, plus sensée, plus sentie. La portée de cette communication nous touche et nous nourrit intérieurement, et dans certains cas, peut nous heurter. Et c’est là que les choses risquent de se corser et que les malentendus peuvent se présenter.
Pourquoi les malentendus?
D’abord, nous devons comprendre la mécanique de la communication qui est toute simple :
Une personne émet un message et une personne reçoit le message. Cette action seule n’est pas de la communication mais de la diffusion. Pour engager la communication, il doit y avoir un retour, une réponse, un « feedback ».

La complication provient souvent de l’étape de l’encodage / décodage. En effet, même si le message est formulé en utilisant une langue commune, le sens qu’on lui donne est différent d’une personne à l’autre. Ajoutons à cela les codes non verbaux, soit le ton de voix, la position du corps, les gestes, etc., et chacun décode et donne à ce même message une interprétation différente.
C’est ce qu’on appelle le « cadre de référence ». Il s’agit de la mémoire des indices, des éléments, des expériences qui permettront de donner du sens à l’expérience présente et d’agir dans la situation en fonction de ce sens, de cette interprétation de la réalité.
[ source : hqontario.ca/Portals/0/documents/pe/terms-reference-fr.pdf ]
Enfin, le contexte et l’environnement contribuent aussi à modifier certains messages de façon parfois utile et parfois nuisible. Nous devons discerner ce qui convient de considérer. Et que dire des textos et de la communication écrite, où nous manquons à la fois le non verbal et le contexte? Communiquer c’est alors accepter un échange imparfait entre intention et interprétation, de l’expérience d’une vie à celle de l’autre.
Comment éviter les malentendus?
D’abord, si nous gardons en tête qu’il y a une série de distinctions entre ce qui est dit et ce qui est entendu, nous évitons bien des malentendus. Ajoutons à cela le fait que nous ne sommes pas toujours conscients de ce que notre non verbal dégage. Par exemple, une personne qui a une grosse voix pourrait faire peur à l’enfant sans le vouloir même si ses mots sont doux et aimants.
Nous devons aussi déterminer ce qui m’appartient, la partie de la situation de communication qui me revient. L’autre reçoit ce que je communique à travers le prisme de son cadre de référence, qui est différent du mien. Je ne peux pas deviner ce qui se cache dans son cadre de référence, pas plus que l’autre peut deviner le mien. Je m’efforce donc d’émettre mon message clairement, sincèrement et positivement. Je m’efforce de recevoir dans le même esprit. Si l’autre réagit mal, alors il interprète mon message différemment de ce que j’espérais. Par le feedback nous pouvons essayer de clarifier nos messages, et avec le temps, nous apprenons à connaître l’autre et ajuster notre « encodage » pour assurer une meilleure communication. Mais même entre amis de longue date ou de « vieux » couples, parfois, l’échange s’envenime.
La notion d’intentions est assez délicate à aborder. Seule la personne qui formule son message connaît sa véritable intention. La personne qui reçoit doit être consciente que son interprétation peut être différente de l’intention initiale de l’autre. Et la réelle communication commence lorsque je lui donne mes impressions, ma réponse, mon feedback. Lorsque je vérifie si j’ai bien saisi son intention. Sans cette vérification, je peux ruminer longtemps au sujet de son intention, et tirer des conclusions blessantes. Nous devons répondre, interagir, et cette réponse sera aussi interprétée par l’autre en fonction de son propre cadre de référence.
Lorsqu’on s’engage dans une communication, nous ne pouvons nous attendre à ce que l’autre connaisse d’emblée nos sensibilités et nos blessures. Nous ne pouvons pas conclure à la conspiration ni à la mauvaise volonté sans valider par le feedback. Nous ne pouvons pas prétendre connaître l’intention de l’autre sans la vérifier. Et si nos blessures nous empêchent de vivre des situations de communication positives dans lesquelles nous nous sentons bien, peut-être faut-il guérir nos blessures.
Enfin, je suis responsable de ce que j’émets, de mes intentions et de mes sentiments. Je ne suis pas responsable de l’autre et de ses réactions, même lorsqu’il s’agit de mes enfants ou de mes parents. Alors, spécialement lorsque la communication nous tient à cœur, lorsqu’on échange avec nos proches et les personnes qu’on aime, soyons conscients de nos différences et respectueux de leurs interprétations. Nous devons clarifier l’intention de nos messages lorsqu’on se rend compte qu’ils sont mal interprétés, mais le vrai défi, c’est aussi d’accepter l’interprétation finale de l’autre en fonction de ses valeurs et de ses expériences passées. Sincérité, ouverture et acceptation, voilà trois (3) clés essentielles à une bonne communication.
En ce mois international de l’autisme, CAP Santé Outaouais nous invite à réfléchir à notre propre « cadre de références » et à son rôle dans nos communications.
Parfois, une communication authentique peut même se passer de mot : être présent à l’autre et lui témoigner notre sincérité, notre ouverture et notre acceptation peut nous amener à vivre des moments de communication significatifs.

Bon mois d’avril
Campagne de promotion de la santé mentale en Outaouais
Le 13 mars dernier, la Journée nationale de promotion de la santé mentale positive a marqué le lancement de notre Campagne de promotion de la santé mentale en Outaouais.
Lorsque le rythme de la vie s’accélère, trouver ses zones de recharge est légitime et essentiel. Il y a mille et une manières de se recharger, il suffit de trouver celles qui fonctionnent pour soi.
Dans le cadre de la Campagne 2025 sur le thème « Se ressourcer », CAP Santé Outaouais et ses partenaires
organisent des ATELIERS GRATUITS, simples et interactifs qui seront offerts à la population au début mai.

D’ici là, apprenez-en plus sur notre page de la Campagne. Le calendrier des ateliers gratuits y sera d’ailleurs affiché sous peu.
Membership
Le 1er avril marque aussi le début de l’année de votre engagement envers CAP Santé Outaouais. Si vous n’êtes pas encore membre, c’est le temps de le devenir au coût de 10$ afin de soutenir la mission pour la promotion de la santé mentale en Outaouais. Pour en apprendre plus sur les avantages de devenir membre, visitez notre section « Devenir membre » ou faites votre première adhésion.
Pour nos membres, nous vous remercions de tout coeur de votre appui. En renouvelant votre adhésion, vous nous encouragez à poursuivre notre mission. Une communication vous sera bientôt envoyée à cet effet.
Nouveau : le paiement en ligne est maintenant disponible.
Au programme ce printemps
Nos ateliers et formations du printemps 2025 sont maintenant à l’affiche.
En primeur : la suite attendue de notre « Atelier d’écriture » est maintenant offerte. Et aussi, dû au succès de notre « Ruche d’Art », cet atelier très créatif sera offert à trois reprises.
Réservez tôt! Les détails et les modalités d’inscription sont à quelques clics seulement. Notez que des frais peuvent s’appliquer.
- Ruche d’Art de l’étincelle : le 8 avril 13 h 30 à 16 h
- Des astuces pour se recharger : le 24 avril de 13 h à 16 h 30
- Ruche d’Art de l’étincelle (encore) : le 20 mai 13 h 30 à 16 h
NOUVEAUTÉ Atelier d’écriture (niveau 2) : les 29 mai et 5 juin de 13 h 30 à 15 h 30
- Ressourcement en nature : (Wakefield) le 3 juin 13 h 30 à 15 h 30
- Ruche d’Art de l’étincelle (virtuel) : le 9 juillet 19 h à 21 h
- Tu es formidable! : le 23 juillet 13 h à 16 h 30
Visitez aussi notre page Programmation pour voir l’ensemble de nos activités de ressourcement. Si vous souhaitez qu’une de nos activités soit animée dans votre secteur ou dans votre milieu de travail, n’hésitez pas à nous contacter.
Vos réponses au Quiz de mars :
Merci à toutes les personnes qui ont accepté de nous répondre.
Vos témoignages sont « ressourçants » pour tous ceux et celles qui les recoivent.
En voici quelques-uns :
Comment passerez-vous la journée du 13 mars 2025?
« Recevoir une amie pour dîner et passer du bon temps ensemble, et puis en soirée, jouer aux cartes avec mon beau-père, mon oncle et deux de mes beaux-frères. Du temps avec les amis et la famille, ça fait du bien à tous. »
« Je serai en mode « éclaireur » au cas où une personne de mon entourage de travail aurait besoin d’écoute. »
Les groupes d’entraide et de soutien
Plusieurs groupes offrent des activités et des rencontres en personne ou en virtuel.
En avril, le 2 ouvre le mois avec la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, suivie le 7 de la Journée mondiale de la santé. Plusieurs groupes de soutien existent afin de soutenir les gens face à divers défis de santé physique et mentale. En voici quelques uns.
- Asperger Outaouais-Ottawa franco
- Communication nonviolente – un langage de vie
- Les soirées d’écoute attentive et de parole authentique
Si vous avez besoin de soutien, pour vous ou l’un de vos proches, n’hésitez pas à faire appel à un groupe d’entraide, lieu d’échange et de soutien avec d’autres qui vivent des défis semblables aux vôtres.
Visitez notre répertoire des groupes d’entraide et de soutien pour découvrir les quelque cinquante groupes qui y sont répertoriés. Il y en a certainement un qui répondra à vos besoins.
Et si l’idée d’animer votre propre groupe d’entraide en Outaouais fait partie de vos intentions pour 2025, contactez-nous sans hésitation. Notre équipe compétente vous accompagnera avec coeur en vous guidant dans la réalisation de votre projet.
L’objectif du mois pour « titiller » vos réflexes
Le jeu du téléphone!
L’activité que nous proposons sur le thème de la communication est tirée du patrimoine collectif. Cependant, il peut être amusant à faire avec des gens d’une génération différente. En format parlé ou en format texto, allons-y!
Voici comment procéder
Format parlé, à plusieurs :
- Tout d’abord, les personnes se placent en cercle. La première personne chuchote un message à l’oreille de la personne à sa droite de façon à ce que personne d’autre n’entende. Celle-ci, à son tour, chuchote le message à la personne à sa droite, et ainsi de suite jusqu’à la dernière.
- La dernière personne à entendre le message le répète tout haut et on procède à la vérification entre le message d’origine et le message final. Gageons que les deux ne seront pas tout à fait pareils!
Format texto, de deux (2) à plusieurs personnes :
- La première personne écrit un texto à l’autre (tous les caractères et émojis sont permis).
- Celle qui le reçoit doit texter le message sans le copier à la personne suivante.
La dernière personne à recevoir le message explique tout haut ce qu’elle en comprend sans lire le message, et on procède à la vérification entre le message d’origine et le message final. Gageons que les deux ne seront pas tout à fait pareils!
Le Quiz du mois
Dans l’esprit de notre thème du mois :
- Quel est selon vous le principal défi à la communication en 2025?
Vos réponses forment de précieux témoignages qui, tout en vous permettant de vous exprimer, peuvent rejoindre les autres de plus d’une façon. C’est pourquoi nous les recevons avec gratitude et les publions judicieusement dans notre prochaine Infolettre.
Merci chers lecteurs et lectrices de promouvoir la santé mentale davantage.
Au plaisir de vous retrouver au début mai.